Des résidences secondaires de moins en moins secondaires

Des résidences secondaires de moins en moins secondaires

Si votre profession ou vos autres activités ne vous obligent pas à vous rendre en ville jour après jour, vous pouvez envisager de vous installer un peu à l’extérieur, ou même beaucoup. Une option de plus en plus tentante pour certaines catégories de travailleurs...

Des résidences moins secondaires« Le marché des résidences secondaires avait un peu ralenti en 2010-2011 mais on a noté un regain d’intérêt en 2012 dans les zones de villégiature les plus prisées comme Tremblant. À tel point que, chez Duproprio, le nombre d’inscriptions a doublé et celui des transactions a plus que doublé dans la catégorie “ chalets et maisons de campagne ” par rapport à 2011 », note Martin Desfossés, coach en immobilier pour Duproprio.

Outre Tremblant, les zones de villégiature les plus actives ces temps-ci sont l’Estrie (Orford, Bromont, Magog), les Laurentides (en particulier l’axe Saint-Jérôme/Sainte-Agathe-des-Monts) et Lanaudière, secteur de plus en plus en demande. Les résidences au bord de l’eau ont toujours la cote, bien sûr, malgré les contraintes environnementales maintenant associées à la possession d’un terrain riverain, mais le village de Bonnes-affaires-sur-le-lac est devenu difficile à localiser.

« On recherche de plus en plus la quiétude, si bien qu’on n’exige pas nécessairement d’être à proximité de tous les services habituels et qu’on n’hésite plus à s’éloigner davantage des centres urbains ou villageois. Les fermettes ont aussi la cote, ainsi que les petites auberges, genre bed and breakfast, que la plupart des acheteurs gardent entre cinq et dix ans, le temps de vivre leur rêve, puis de passer à autre chose », observe M. Desfossés.

Avec les nouvelles règles limitant le refinancement à hauteur de 80 % de la valeur d’une propriété, les acheteurs ont moins d’argent à investir, donc certains vendent leur bien pour pouvoir acheter à l’extérieur et louer ensuite un pied-à-terre en ville. Autre mode notable et sans doute attribuable au même resserrement, on voit de plus en plus de familles et de couples d’amis acheter une résidence à la campagne ensemble et la partager.

« Il y a de moins en moins de différences entre les habitations urbaines et campagnardes. De nos jours, les tendances voyagent vite entre la ville et la campagne, celle des grands espaces ouverts, par exemple. Pourtant, dans une résidence secondaire, le nombre de chambres est très important : pour pouvoir recevoir du monde, il faut quand même prévoir suffisamment de chambres fermées », fait remarquer M. Desfossés.

On note d’ailleurs que les gens rénovent aujourd’hui leur résidence secondaire exactement de la même façon qu’ils le feraient dans leur résidence principale et que la distinction entre les deux types d’habitations devient de plus en plus floue au fur et à mesure que la population active met à profit les technologies de l’information lui permettant de travailler de n’importe où.

Et comme la distinction entre temps de travail et temps de loisir a également tendance à s’estomper, ceux qui veulent vivre et travailler à l’extérieur des grands centres ont de moins en moins d’obstacles à surmonter et de plus en plus d’options à leur disposition, ce qui pourrait faire augmenter le nombre de « bureaux au chalet » de façon exponentielle...

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